Gardien trésor
Le samedi 28 octobre à 10h a eu lieu l’immersion du Gardien Trésor, sous les yeux attentifs des auteurs de la sculpture et du maire Michel VERGOZ.
Avec cette immersion c’est à une plongée dans l’histoire des origines du peuplement de l’île Bourbon que nous fûmes invités.
Nous sommes à la fin du dix septième siècle; la piraterie, après avoir délaissé les Indes Occidentales, s’installe dans l’Océan Indien. Cette période est celle du développement du commerce de la route des Indes.
Pendant une quarantaine d’années les forbans s’adonnent à une forte activité lucrative autour de Madagascar et des Mascareignes, faisant souvent relâche sur ces îles. Divers écrits indiquent que ces lieux servent aussi à dissimuler des butins, celui de La Buse étant le plus fréquemment cité lorsque le passé de l’île Bourbon est évoqué.
Il n’est pas en effet impossible que l’île encore peu peuplée ait été prisée pour ses cachettes; certaines zones comme Saint Philippe feront d’ailleurs l’objet de recherches à la fin des années cinquante, au siècle dernier, donnant quelques crédits à cette thèse ; tout près d’ici L’Anse des Cascades sera aussi en son temps concernée.
Il est alors de coutume pour les flibustiers de massacrer leurs hommes de main après avoir enfoui les trésors; d’abord pour s’assurer du secret réel de la cachette puis, en raison de la croyance occulte que l’âme du défunt veille de façon maléfique sur les richesses enterrées.
Par la suite, les histoires de recherches de trésors vont souvent mêler ésotérisme, horreur et sorcellerie, le tout fortement alimenté par l’imaginaire collectif.
Ce sont ces thèmes qui sont derrière la réalisation de cette sculpture en basalte, œuvre de Marco Ah Kiem et de ses collaborateurs Laurent Boyer, Olivier Gomard et David Léocadie, sculpteurs à Bois Blanc.
Ces auteurs ont souhaité immerger leur œuvre à La Marine de Sainte Rose, dont l’histoire maritime puise ses sources dans ce passé éloigné, au dix septième siècle, comme pour un retour symbolique aux origines du « Gardien Trésor » et aussi en hommage à une mémoire collective riche et vivante.