Sainte-Rose, son histoire

L’un des principaux traits distinctifs de la ville de Sainte Rose est son association avec le volcan.

Lorsque Bory de Saint Vincent au tout début du dix-neuvième siècle lors de son voyage à La Réunion arrive au centre du quartier, après avoir traversé le coulée du petit Brûlé, il décrit ainsi Le Quai de la Rose : "les bords de cette baie portent l’empreinte de la volcanisation la plus récente et la plus affreuse".

C’est cependant à cet endroit, d’apparence inhospitalière, que s’écrira une large partie de l’histoire de la localité.

Tout commence en 1671, lorsque Le Gouverneur Jacob de la Haye y débarque en compagnie de Monsieur Caron, qui donne son nom à l’endroit. Sainte Rose prend alors le nom de Port Caron pour devenir par la suite Quai La Rose.

Les premières concessions sont accordées dans la première moitié du XVIIIème siècle.

Le 13 Avril 1728 par exemple Etienne Robert obtient une concession entre La Rivière de L’Est et la Ravine Bonne Espérance. Ces attributions résultent de la mise en caféiers de la colonie par la compagnie des Indes. Sainte Rose ne s’est jamais départie de cette vocation agricole marchande même si son isolement semblait la vouer à une activité économique peu tournée vers l’extérieur.

Au-delà du café, se mettent en place d’autres cultures tel que le riz, le maïs, le manioc, la canne à sucre ou encore le girofle. Comme beaucoup de régions de l’île, Sainte Rose s’orientera ensuite vers la canne à sucre au début du XIXème siècle. En 1855 la surface cultivée en canne à sucre représente cinq fois plus que celle du maïs alors que le rapport était de plus de 2 en faveur du maïs vingt cinq ans auparavant.

Les productions sont alors écoulées par mer, la Rivière de l’Est présentant un obstacle quasi insurmontable pour le transport terrestre. C’est ainsi que Port Caron prend dès le XVIIIème siècle de l’importance. En 1779 on y creuse une « calle de 50 pieds de large sur 150 de profondeur ». Le débat sur la création d’un port à Sainte Rose sera posé au milieu du XIXème siècle avec les observations dès 1841 de l’ingénieur Siau.

Après des avis divergents, l’option de la construction sera abandonnée définitivement avec le rapport sur les études de l’ingénieur Morlière en 1870. Le débat portera ensuite sur l’installation des corps morts pour l’amarrage des bateaux.

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Débarcadère de Ste-Rose fin XIXe siècle (photo Famille Du Mesgnil)

C’est à partir d’un débarcadère posté au bout d’une avancée de lave que se feront pendant longtemps les échanges entre Sainte Rose et l’extérieur. Les navires ancrés dans la rade étaient chargés et déchargés à l’aide d’embarcations plus légères.

Cette activité maritime, se poursuivit jusqu’au début du 20ème siècle. En 1856, l’entreprise de batelage de la commune emploie 60 personnes pour ces activités de transbordement.
Le déclin de La Marine fut sans aucun doute lié plus tard à l’avènement de deux éléments importants :

  •  l’apparition de la voie ferrée;

  • et le développement du port de La Pointe des Galets.

La construction du pont de La Rivière de l’Est permit également une orientation plus marquée vers l’usage de la voie terrestre. Dans une période relativement récente se trouvaient encore sur le site, voie d’acheminement des marchandises, magasins et établissement des douanes.

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Administrativement Sainte Rose a longtemps fait partie du quartier de Saint Benoît.
 Elle deviendra une commune le 8 Aout 1790 avec l’élection du comte Dulac en tant que maire. 
Après l’établissement de la paroisse en 1789 l’église telle qu’on la connaît aujourd’hui devra attendre 1858 pour être consacrée. Sa construction avait été décidée en 1843 par le père Richard. Elle témoigne encore aujourd’hui des liens d’alors entre les sucriers et la vie paroissiale. L’autel et la cloche de l’église sont les dons de la famille Lory propriétaire pendant un temps de l’’usine de La Ravine Glissante


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